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Les ursulines (enseignement) à Montdidier du Xe au XXe siècle 5/8

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Texte Bertrand Privileggio et Anne-Marie Caron

Le couvent des ursulines est fondé presque en même temps que celui des capucins. L’évêque d’Amiens donne son accord en 1623. En revanche, les maïeur et échevins s’y opposent dans un premier temps. Finalement, ils ne donnent leur consentement qu’après s’être assurés que les religieuses seront autonomes financièrement et ne dépendront pas des habitants. Ils en fixent leur nombre à vingt. Les sœurs doivent recevoir dans leur couvent les personnes de Montdidier qui veulent y prendre le voile, de préférence à toutes autres.

Elles s’installent d’abord dans une maison de la rue Caussin-de-Perceval. En 1625, Louis XIII octroie des lettres patentes confirmatives de l’établissement des ursulines. Les ursulines restent dans l’intérieur de la ville jusqu’en 1630. Comme elles s’y trouvent alors trop à l’étroit, elles achètent un terrain en face de l’hôpital, et se mettent à faire bâtir. Ce n’est qu’en 1634 qu’elles peuvent emménager.

Malheureusement, en 1635, la France entre dans la guerre de Trente ans et les sœurs sont obligées d’évacuer le couvent et de se réfugier à Beauvais. De retour à Montdidier, leur pauvreté est extrême ; les constructions qu’elles ont fait élever, et qui sont hors de proportion avec leurs ressources, les ont ruinées. Aussi, pendant plus de vingt ans, elles ne vivent que de privations et d’aumônes. Anne d’Autriche leur fournit, pendant tout ce temps, le nécessaire pour survivre. La reine logea au couvent lors de son passage à Montdidier en 1646.

Pendant la deuxième invasion des Espagnols (1653), les ursulines doivent fuir à nouveau. Les bâtiments sont livrés au pillage et manquent d’être incendiés par une soldatesque effrénée.

En dehors mais proche des remparts, le monastère est un sujet d’alarmes pour les habitants. Ces derniers craignent avec raison que l’ennemi ne s’en empare et n’en fasse un poste avancé pour attaquer la place. Les religieuses vivent dans une appréhension continuelle de voir détruire une maison qui leur a coûté si cher. La paix des Pyrénées en 1659 met un terme à leur angoisse.

Vers 1675, la communauté devient florissante : les religieuses s’adonnent avec succès à l’instruction publique. Les jeunes personnes de la ville et des environs viennent y faire leur éducation. Il s’agit de jeunes filles peu favorisées, non mariées, qui trouvent dans cet endroit peu onéreux l’occasion d’y vivre sans se couper du monde. La maison offre également une retraite agréable à des personnes âgées.

Les revenus des ursulines augmentent en 1768 grâce à une partie de ceux des franciscaines dont le couvent vient d’être fermé.

Le personnel a dépassé de beaucoup le chiffre fixé par les maïeur et échevins. En 1741, il y avait trente religieuses et huit sœurs converses et à la Révolution on y compte encore trente pensionnaires.

Le gouvernement révolutionnaire n’a pas de peine pour leur faire prêter serment. Elles sont les premières à profiter de la loi qui permet aux religieuses de sortir de leur couvent. Elles manifestèrent toujours le goût le plus marqué pour les idées nouvelles.

Sous la République, le couvent des ursulines est transformé d’abord en quartier de cavalerie, puis, en 1793, en hôpital militaire.

Parmentier prit une part importante à la création de cet établissement, qui reçut jusqu’à trois cents malades. Le couvent fut vendu comme propriété nationale, le 11 décembre 1796. Les bâtiments, édifiés en 1630, furent entièrement démolis en 1844.

Rue Amand-de-Vienne, avant 1918 : à gauche l’emplacement du couvent des Ursulines, de 1634 à la Révolution, à droite, l’hôpital,

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