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Les franciscaines (soins aux malades) à Montdidier du XIe au XXe siècle 3/8

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Texte Bertrand Privileggio et Anne-Marie Caron

Les ordres monastiques s’établissent fort tard à Montdidier, et, pendant plus de trois cents ans, les bénédictins y dominent sans partage.

Les bulles pontificales leur donnent le droit exclusif d’autoriser la construction de toute église ou chapelle dans l’intérieur de la cité. Ce qui induit qu’aucune congrégation ne peut s’y installer sans leur assentiment. Les bénédictins craignent la rivalité d’un autre ordre qui pourrait amoindrir leur prépondérance.

Malgré cette opposition, le couvent des sœurs de Saint-François parvient à s’installer à la fin du XVe siècle. C’est le plus ancien après celui des Bénédictins. Institué pour la visite et le soin des malades, le couvent reçoit une maison proche de la porte d’Amiens, nommée l’hôtel de Saint-Jacques. Ce monastère est autorisé par l’évêque d’Amiens le 30 octobre 1505, malgré l’opposition des bénédictins.

Les impériaux de Charles Quint s’étant emparé de Montdidier en 1523, pillent et brûlent une partie du couvent. La chapelle est rapidement restaurée et l’évêque confirme de nouveau l’existence du monastère.

Les franciscaines ou sœurs grises, comme le peuple les appelle à cause de la couleur de leur habit, ont beaucoup souffert pendant les guerres de Religion ; leur église a été pillée et ruinée par les protestants. Le 25 décembre 1599, un incendie détruit le couvent, à l’exception de l’église et de l’infirmerie.

En 1645, suite à différentes acquisitions ou donations, le couvent occupe à peu près la moitié de la rue de la Porte d’Amiens (actuelle rue Aristide-Briand) et une partie de la rue du Bourget, qu’on appelle jusqu’au XVIIe siècle la rue du Bourbier. L’ensemble a une contenance de quarante-cinq ares environ.

Au mois d’août 1702, Louis XIV confirme l’établissement des franciscaines, et leur permet d’acquérir des héritages destinés à augmenter leur monastère. À cette époque, il atteint le nombre de trente religieuses. Une déclaration de Louis XV ayant interdit aux religieuses la faculté de recevoir des novices et de prendre des pensionnaires, le couvent ne tarde pas à s’éteindre. Fermé le 10 juillet 1765, il est supprimé définitivement en 1768.

Trois siècles avant les Filles de la charité, les Sœurs grises ou Sœurs franciscaines ont consacré leur vie au service des pauvres et des malades, en Belgique et dans le Nord de la France

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