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Maurice
Blanchard

La reconstruction de Montdidier (1918-1931)

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Comme vous le savez tous, la grande guerre a été pour la France une période terrible, faite de tueries abominables et de destructions innombrables.
Montdidier a eu le malheur d’être occupée à deux reprises lors de ce conflit.
A l’issue de la deuxième occupation allemande, elle s’est trouvée sur la voie de la libération nationale, et dans les premiers jours d’aout 1918, elle fut presque entièrement détruite par des bombardements alliés devant chasser les allemands de notre cité.
 
C’est alors que notre pauvre ville a subi des dommages irréparables puisqu’on estime qu’environ 98 % de son parc immobilier a été détruit. On compte en effet 4 à 8 maisons intactes à la fin de ce conflit.
Le chantier était immense, ainsi que dans de nombreuses villes de France.
 
Nos gouvernants avaient cependant envisagé ces destructions massives, et nombreux étaient ceux qui, dès le début de la guerre avaient étudié des solutions.
En 1915, parait l’ouvrage « Comment reconstruire nos cités détruites« , sous la plume de Agache, Auburtin et Redon architectes d’état, où le recours à l’emploi de maisons à caractère temporaire et peu coûteux est évoqué.
En 1916, à Paris a lieu l’exposition « La Cité Reconstruite » qui se penche sur les matériaux à employer, les modèles de maisons et leur aménagement, ainsi que sur l’extension future des localités.
En 1919 à Amiens, Poincarré inaugure la manifestation du « Foyer retrouvé« , et la loi Cornudet prévoit des plans d’aménagement, d’embellissement et d’extension, accompagnés de mesures d’hygiène.
 
A Montdidier comme ailleurs deux théories s’affronteront, reconstruire à l’identique pour rendre aux habitants leur patrimoine ante-bellum, ou profiter de ces destructions pour reconstruire en tenant compte des nouveautés de confort, de beauté, d’hygiène.
A Montdidier ces deux méthodes se côtoient, l’hôpital, la caisse d’épargne ou les églises pour la première, la mairie, la salle des fêtes, la place Faidherbe avec ses garages, cinéma, café pour la deuxième.
 
Comme vous pouvez l’imaginer, cette reconstruction ne s’est pas faite en un jour, et de nombreux artistes et artisans y ont participé; à travers quelques exemples, nous essaierons de leur rendre hommage.
 
La Fête de la Résurrection a eu lieu Le 7 Juin 1931, après 13 ans d’efforts, en présence des 4300 montdidériens, et de leur maire Louis Lematte. L’importance de cette fête est attestée par l’hommage de la France rendu par le ministre des Travaux Publics et des Régions Libérées présidant la cérémonie.
Sachez enfin que tout n’était pas fini; l’église Saint Sépulcre n’a été rendue au culte que dans les années soixante, et qu’aussi la cité d’urgence est encore visible en déambulant dans le quartier de Montdidier situé derrière l’hôpital.
 
Rendons enfin à César… en remerciant L’Office de Tourisme Pays de Parmentier pour l’énorme travail qu’il a fourni sur ce sujet, et qui peut être vu au travers d’une exposition de très grande valeur.

Une réponse

  1. Je suis né à Montdidier en 1942, j’en suis parti en 1955. Pendant cette enfance montdidérienne, j’ai connu une famille venue des Pyrénées pour, à ce que j’en ai compris, participer à la reconstruction. Léon DONNE et son frère étaient tailleurs de pierre et c’est à ce titre qu’ils s’étaient ainsi expatriés, ayant toutefois gardé leur accent du midi, étonnant en pays picard ! Nous habitions tous boulevard du général DEBENEY. Ma maison natale existe toujours (2023), au n°32.

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