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L’hôtel-Dieu (sœurs augustines : soins aux malades et enseignement) à Montdidier du XIe au XXe siècle 2/8

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Texte Bertrand Privileggio et Anne-marie Caron

Les premiers établissements de charité qu’ait possédés Montdidier doivent leur origine à l’esprit d’association, si puissant au Moyen Âge. Les sociétés de bienfaisance existaient depuis plusieurs siècles afin de concourir activement au soulagement des pauvres : tel fut le commencement de l’Hôtel-Dieu de Montdidier, fondé en 1185.

Il bénéficie par la suite de donations : pèlerins, riches ou pauvres, partant pour la Terre sainte.

Devenu prospère au XIIIe siècle, l’Hôtel-Dieu excite l’envie et bientôt il a à lutter contre l’avidité de ses voisins. Plusieurs papes doivent intervenir pour le protéger. Au milieu du XIVe siècle, la maison passe sous la coupe des sœurs augustines.

Les guerres de Religion, qui désolent le XVIe siècle, ruinent l’Hôtel-Dieu et ses sœurs sont réduites à la mendicité. Cette misère profonde dure de longues années jusqu’en 1596. Antoine Bucquet, son responsable va alors sauver l’établissement. Sous son administration, la maison, menacée d’une ruine prochaine, se relève. Il remet la règle en pratique et rétablit parmi les sœurs la communauté qui avait cessé d’exister.

Au début du XVIIe siècle, les enfants défavorisés sont totalement ignorants. Conscient de cela, Antoine Bucquet ordonne à quelques religieuses d’ouvrir une école pour les jeunes filles. Le but qu’il se propose est atteint, et bientôt le résultat dépasse ses espérances : enfants et adultes se rendent assidûment à l’Hôtel-Dieu pour assister à l’enseignement des religieuses.

Le succès d’Antoine Bucquet excite la jalousie et devient pour la maison le sujet d’une violente controverse. On affecte de voir dans cette instruction des germes d’hérésie, et de confondre les modestes sœurs de l’Hôtel-Dieu avec de nouveaux sectaires qui tentent de s’établir en France. Leurs détracteurs, à force d’intrigues, s’adressent directement au cardinal de Richelieu et au père Joseph, son confident. Ils mêlent perfidement la politique à la théologie, et font une affaire d’État d’un point de controverse religieuse. En 1634, les religieuses et leur responsable sont arrêtés, conduits à Paris, et jetés dans les cachots de la Bastille ; leur procès s’instruit et l’innocence de leur enseignement est reconnue.

En 1791, il y a quatorze sœurs à l’Hôtel-Dieu : sept prêtent serment à la constitution civile du clergé, sept refusent. En septembre 1793, ces dernières sont enlevées de l’Hôtel-Dieu et conduites de prison en prison. Les autres demeurent à l’hospice, continuant de soigner les pauvres.

Sous la Restauration, une ordonnance royale prononce la suppression de l’Hôtel-Dieu et réunit cet établissement à l’hôpital général.

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